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Quelles sont les 7 contreparties que vous demandera la banque ?

Lorsqu’une banque étudie une demande de crédit immobilier, elle est susceptible de vous formuler quelques requêtes, qu’elle nomme – dans son jargon – “contreparties”. Si ce dernier terme tend à disparaître, il n’en reste pas moins que les banques voudront développer avec vous ce qu’elles appellent plus communément une “relation globale”. Il s’agit tout simplement d’un accord tacite : “j’accepte de te financer et tu acceptes de souscrire à mes produits”. Évidemment,  vous conservez votre pleine liberté de refuser mais… elle aussi.

Je vous explique tout cela. 

1 – Qu’est-ce qu’une contrepartie ? 

Il existe un principe anthropologique profondément ancré dans la nature humaine : la réciprocité. Que ce soit en amour, en amitié, en diplomatie ou en commerce, l’échange est à la base de la relation. Si tu m’invites à dîner, j’apporte une bouteille, si je te concède cette terre, j’attends que tu me concèdes cette île, si je te donne 5 euros, j’attends que tu me remercies, etc. Le crédit immobilier relève de la même loi ancestrale. Il n’y a rien de révolutionnaire à cela. 

“Oui mais je paie déjà le crédit, à travers les intérêts”. Certes, mais la banque vous dira aussi qu’elle le paie au prix fort à la Banque centrale européenne. Et que ce n’est pas suffisant pour qu’elle accepte de vous financer. Elle va donc vous proposer ses produits qu’elle estime les plus intéressants pour vous… Et pour elle.

2 – Qu’attend la banque d’un crédit immobilier ? 

Elle attend une relation commerciale avec le client qu’elle finance. Cela veut dire qu’elle attend de vous que vous l’écoutiez, au moins poliment. Vous n’êtes pas obligé de dire oui à tout ce qu’elle vous propose et vous n’êtes pas obligé de dire non… Soyez ouvert à la discussion et à la réflexion. Si vous étudiez des devis, il est même fort possible que sur certains aspects, le produit qu’elle vous propose sera à même de vous satisfaire. Et si vous lui demandez de vous faire un prix, il est fort possible qu’elle accepte ! 

Avec un point d’attention tout de même : certains produits sont absolument indispensables à ses yeux. Si vous les refusez catégoriquement (c’est votre droit), elle peut refuser de vous financer (c’est son droit).

3 – Les 7 contreparties les plus souvent demandées par les banques

On recense généralement 7 contreparties. Toutes ne sont pas demandées impérativement par les banques mais sachez qu’elles occupent l’esprit de votre interlocuteur.

  • La domiciliation bancaire

C’est la base de la base pour toutes les banques physiques. Seules les banques en ligne font exception. Sans cette domiciliation, oubliez votre financement. Si vous êtes en couple, ce seront les 2 salaires, si vous êtes au chômage, ce sera votre indemnité chômage, si vous touchez des allocations familiales, ce sera le virement mensuel de la CAF.  En clair, vos revenus vont aller sur ce compte bancaire, qu’il soit joint ou individuel. 

  • L’équipement 

C’est tout simplement la carte bancaire liée à votre compte et tout l’écosystème des services en ligne (virement instantané, relevés de compte dématérialisés, rejet de prélèvement, etc.) . Cela peut être un forfait mensuel ou un abonnement annuel, selon les banques et les offres. 

  • L’assurance emprunteur

C’est l’assurance liée à votre prêt immobilier. Elle est très rentable pour votre banque et constitue donc un enjeu de taille pour elle. Vous avez le droit de ne pas choisir celle de votre banque (loi Lemoine). Mais vous le verrez, tout sera simplifié pour que votre financement immobilier s’accompagne de ce produit.  

  • L’assurance habitation 

Vous achetez un bien, votre banque, ou l’une de ses filiales, souhaite l’assurer. C’est logique et d’ailleurs cohérent car elle n’a aucun intérêt à ce que votre bien perde de sa valeur à cause d’un quelconque sinistre. 

  • L’assurance de vos biens

Vous possédez une voiture, un vélo électrique, une résidence secondaire, un téléphone portable. votre banque, ou l’une de ses filiales, souhaite les assurer. 

  • L’assurance de votre personne

On peut l’appeler également “prévoyance”. Vous allez mourir, c’est une certitude absolue, votre banque ou l’une de ses filiales souhaite protéger vos proches en cas de décès prématuré. A ne pas confondre avec l’assurance vie qui est un produit d’épargne.

  • Les produits d’épargne

Assurance vie, PEA (plan épargne en action), PER (plan épargne retraite),  obligations, livret A, LDDS,  etc. Les possibilités sont très grandes. Vous avez des revenus, votre banque, ou l’une de ses filiales, souhaite le placer. Plus vous en avez, plus l’enjeu est important pour elle et pour vous. 

  • Et il y a un 8e produit ! Très important pour les banques mutualistes : les parts sociales. 

Il s’agit simplement de vous faire acquérir une part infime de la banque qui vous finance. Vous allez ainsi en devenir “sociétaire”. C’est plutôt symbolique mais fondamental pour les banques mutualistes (non commerciales). 

4 – Conclusion : la banque est un partenaire, pas un adversaire !

Si tout cela vous choque, gardez à l’esprit que vous n’êtes pas contraint de souscrire à un crédit immobilier et que la banque non plus n’a aucune obligation légale à vous financer. Entre elle et vous, c’est tout simplement une relation commerciale qui dépasse le simple taux d’intérêt de votre crédit. En clair, elle va vous proposer ses produits : à vous d’accepter ou de refuser, selon vos besoins propres certes, mais aussi selon vos intérêts. 

Ne soyez pas fermé mais restez libre bien sûr d’agir en fonction de vos intérêts et aussi de la qualité des produits que vous proposera la banque. Comme dans le cadre d’une bonne négociation, le principal est que la relation soit fructueuse pour les deux parties. Et n’oubliez jamais : la banque n’est pas un adversaire, mais un partenaire.

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